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"C'est l'ambivalence de cette nymphette - de toute nymphette, peut-être - qui me fait perdre la tête ; ce mélange chez ma petite Lolita de puérilité tendre et rêveuse et de vulgarité troublante emprunté à ces publicités et à ces illustrations de revues où fleurissent ces mignonnes gamines au nez retroussé, emprunté aussi à ces souberettes adolescentes du Vieux Continent avec leur teint rose et vaporeux (fleurant la marguerite froissée et la sueur) et aux très jeunes courtisanes déguisées en enfants dans les bordels de province ; et tout cela vient se mêler encore à la tendresse exquise et sans tache qui sourd à travers le musc et la fange, la crasse et la mort, oh, mon Dieu, mon Dieu ! Et le plus singulier dans tout cela, c'est qu'elle, cette Lolita, ma Lolita, a réincarné l'antique désir de l'auteur, de sorte que, par-dessus tout, il y a... Lolita."

Oct. 09


Depuis mon retour à la fac je ne vois plus les jours passer, c'est bien dommage en un sens.